Saint-Maclou, au détour d’une ruelle
À Rouen, il y a des coins où le temps s’arrête. L’église Saint-Maclou en fait clairement partie. Coincée entre les maisons à pans de bois et les pavés du vieux centre, elle se laisse découvrir sans prévenir, un peu comme si elle voulait qu’on tombe sur elle par hasard.
Avec sa façade en dentelle de pierre, toute en courbes et détails ciselés, elle fait dans le flamboyant. Du vrai. Du brut. Un truc à la fois fragile et imposant. Elle en impose sans forcer, posée là depuis le XVe siècle, au cœur d’un quartier qui a connu la peste, les artisans, les guerres et la vie qui reprend.
À l’intérieur, c’est autre chose. L’ombre et la lumière se répondent, les vitraux balancent des couleurs qui s’écrasent au sol comme un vitrail explosé. Les voûtes montent haut, très haut. Et puis il y a l’orgue, immense, comme un poumon figé.
Ce lieu, je ne l’ai pas juste photographié. Je l’ai écouté. Je l’ai regardé vivre dans le silence. Je ne cherche pas à faire joli. Je cherche à capter ce qu’on ressent quand on s’y pose deux minutes, appareil au poing et souffle un peu coupé.
Et si tu viens dans le coin, passe par là. Regarde-la. Vraiment. Peut-être que tu verras ce que j’ai vu.